Ségolène Royal invitée des 4 Vérités sur France 2 dénonce un Sarkozy « autosatisfait » qui « fuit son bilan »

Publié le par francoishollande14

 

 

 

Roland SICARD

Bonjour Ségolène ROYAL.

Ségolène ROYAL

Bonjour.

Roland SICARD

Vous avez suivi hier l’émission avec François HOLLANDE et Nicolas SARKOZY, quelle impression vous en retirez ?

Ségolène ROYAL

J’ai trouvé un gros contraste entre les deux candidats, d’un côté François HOLLANDE candidat, d’un côté François HOLLANDE qui s’adressait aux Français et qui avançait ses propositions sur les sujets majeurs qui préoccupent des millions de citoyens, le chômage, les bas salaires, la précarité, la question de l’école.

Roland SICARD

Nicolas SARKOZY lui aussi parlait chômage.

Ségolène ROYAL

Non, il n’a pas dit un mot sur le chômage et surtout il a fui son propre bilan.

Roland SICARD

C’est-à-dire ?

Ségolène ROYAL

C’est-à-dire qu’il n’a rendu des comptes aux Français sur aucun des résultats négatifs que le pays subi aujourd’hui, regardez les chiffres du chômage qui paraissent aujourd’hui. Il s’était engagé en 2007 à être jugé sur le taux de chômage, aujourd’hui ce taux de chômage avoisine les 10 %. Il s’était engagé à faire en sorte que la France atterrisse en 2012 à 5 % de taux de chômage, et il n’a donné aucune explication de ce mauvais bilan…

Roland SICARD

Entre temps il y a eu la crise quand même.

Ségolène ROYAL

C’est ce qu’il dit oui, écoutez, si la politique ne peut plus rien face à la crise, pourquoi être candidat à l’élection présidentielle ? Moi, je considère que face à la crise il y a des solutions, c’est bien l’enjeu de toute cette élection.

Roland SICARD

On va en parler, mais il dit aussi autre chose c’est qu’il y a des pays où ça va beaucoup plus mal, où c’est bien pire, par exemple l’Espagne.

Ségolène ROYAL

Nous ne sommes pas là pour nous ajuster sur les pays où ça va mal, nous sommes là pour nous ajuster sur les pays où ça va bien, c’est-à-dire là où l’Etat a pris ses responsabilités, là où il y a une vraie politique à l’égard des banques que l’on mettra au service des entreprises, là où il y a des vraies politiques industrielles notamment dans le domaine de la croissance verte et du développement durable, là où il y a une justice fiscale entre les grosses entreprises qui aujourd’hui ne paient pratiquement pas d’impôts, celles du CAC 40 et les PME qui sont surchargées d’impôts et de taxes. Et il y aura une autre répartition du financement de la protection sociale et une autre façon de faire de la fiscalité, c’est-à-dire en allégeant les charges sur les PME, celles qui créent de l’activité, de l’emploi, qui distribuent des salaires.

Roland SICARD

Mais ce que dit Nicolas SARKOZY, c’est qu’il a évité le pire puisque la France n’a pas connu la récession.

Ségolène ROYAL

On n’est pas là pour éviter le pire, on n’est pas là pour faire mieux pour que les Français vivent mieux, pour que ça aille mieux, c’est ça l’ambition pour un pays. Donc c’est vrai qu’on avait quelqu’un, vos questions d’ailleurs le soulignent, quelqu’un qui était totalement auto-satisfait au bout de 5 années de pouvoir, la démocratie c’est de rendre des comptes, ce n’est pas d’être auto-satisfait, c’est de faire des propositions pour que les lendemains s’améliorent par rapport aux millions de Français qui aujourd’hui souffrent.

Roland SICARD

Mais honnêtement est-ce que la gauche aurait fait mieux dans la crise en matière de chômage ?

Ségolène ROYAL

J’en suis convaincue. Pourquoi la gauche aurait fait mieux ? D’abord parce qu’elle n’aurait pas renfloué les banques comme ça a été fait en 2008, renflouer les banques sans contrepartie, nous serions rentrés au capital des banques pour que le système financier soit au service du développement économique et pas seulement au service de la spéculation. Et cela ça changera tout, puisqu’aujourd’hui on le voit bien, on est tous les jours confrontés à des patrons de petites et moyennes entreprises qui n’obtiennent pas les crédits bancaires, pour pouvoir développer leur activité économique, le principal problème des PME, c’est leurs difficultés à changer de taille, c’est-à-dire à pouvoir transformer leurs innovations, leurs exportations en création d’activités et d’emplois, parce que les charges sont trop lourdes d’un côté et parce que les banques ne font pas leur travail à leur égard. Donc dès que l’on va changer ces règles du jeu en faisant en sorte qu’au sein du système bancaire les comportements changent, et dès que l’on va créer la banque publique de financement des PME, à ce moment là l’activité économique pourra repartir. Deuxièmement, nous n’aurions pas laissé passer, partir des pans entiers de l’industrie. Regardez en fin de mandat, monsieur SARKOZY découvre…

Roland SICARD

Et vous auriez fait comment ?

Ségolène ROYAL

Mais d’abord on aurait lutté contre les délocalisations boursières, on aurait conditionné l’ensemble des aides publiques à l’interdiction de licencier ou à l’interdiction de délocaliser si les entreprises font des bénéfices. On aurait autorisé l’Etat à entrer dans le capital des entreprises stratégiques, on aurait pris le contrôle de la production et de la distribution de l’essence et c’est ce que François HOLLANDE fera puisqu’il bloquera dès son élection le prix de l’essence. Et enfin nous aurions autorisé les régions à entrer dans le capital des entreprises stratégiques et des pôles de compétitivité. Bref on aurait fait en sorte que la puissance publique exerce ses responsabilités à l’égard du développement économique des entreprises.

Roland SICARD

On parle beaucoup des électeurs de Marine LE PEN, il y a aussi ceux de François BAYROU, en 2007 vous aviez tenté un accord avec François BAYROU, est-ce que vous pensez qu’il faut faire un accord cette fois-ci aussi avec François BAYROU ?

Ségolène ROYAL

Alors en 2007, il était beaucoup plus haut, donc il était logique qu’en rassemblant nos électorats nous puissions battre monsieur SARKOZY, il ne l’a pas voulu et donc d’une certaine façon, il est aussi responsable de ces cinq années qui viennent de s’écouler. Aujourd’hui il a raté son pari, c’est-à-dire qu’il est très faible et en même temps je considère que le mouvement centriste est un vrai mouvement politique en France, qu’il a défendu un certain nombre de valeurs, que nous devons regarder et que nous partageons. Par exemple la moralisation de la vie politique, c’est dans le projet présidentiel et cela se fera. La lutte contre le déficit, c’est une priorité et cela se fera. Donc il a écrit un courrier, François HOLLANDE lui a répondu et j’espère que cette fois-ci François BAYROU aura le courage d’être cohérent avec lui même.

Roland SICARD

Vous pensez qu’il appellera à voter pour François HOLLANDE ?

Ségolène ROYAL

Je l’espère, je le souhaite, je pense qu’il ne fera rien comme d’habitude, mais c’est pour cela que je m’adresse à ses électeurs et je crois que tous les centristes humanistes, ceux avec lesquels je dirige la région, ça veut dire qu’on peut travailler ensemble puisque dès lors que l’on considère que les valeurs humaines doivent l’emporter sur les valeurs financières, à ce moment là il faut que les centristes humanistes qui s’interrogent sur les reculs des valeurs républicaines dans notre pays puissent en effet nous rejoindre.

Roland SICARD

On parle beaucoup et on attend beaucoup le débat de mercredi, est-ce que vous en 2007, vous aviez demandé plusieurs débats ?

Ségolène ROYAL

J’avais demande deux débats en 2007, il n’y avait pas eu d’écho d’ailleurs dans les chaînes de télévision puisque monsieur SARKOZY n’en avait voulu qu’un seul, mais j’aurais trouvé logique à ce moment là qu’il y ait un débat sur les questions nationales et un débat sur les questions internationales.

Roland SICARD

Et pourquoi là François HOLLANDE refuse le débat ?

Ségolène ROYAL

Et pourquoi Nicolas SARKOZY propose plusieurs débats alors qu’il les a refusés ? Là est la vraie question. Cette campagne a déjà été très longue, il y a aussi les émissions qui n’existaient pas à l’époque, les grands oraux comme celui qui a eu lieu hier soir où là les citoyens peuvent parfaitement comparer aussi. Ce débat sera déjà très long donc je crois que les Français pourront vraiment se faire une opinion et c’est ça qui est important.

Roland SICARD

Vous avez déjà donc débattu en 2007 avec Nicolas SARKOZY, est-ce que l’équipe de François HOLLANDE va vous demander des conseils ?

Ségolène ROYAL

Oui bien sûr, oui j’en donnerai, vous savez chaque débat est différent et ce qui est très différent aujourd’hui, c’est que Nicolas SARKOZY se présente avec précisément son bilan et l’essentiel c’est de ne pas le laisser esquiver les comptes qu’il doit rendre aux Français.

Roland SICARD

Ca change la donne un débat de ce niveau là ?

Ségolène ROYAL

Ca conforte les soutiens de chaque candidat essentiellement, maintenant il peut toujours se passer quelque chose au cours du débat d’inattendu.

Roland SICARD

Est-ce que vous pensez que François HOLLANDE a déjà partie gagnée ou pas ?

Ségolène ROYAL

Je crois qu’il est en bonne voie en tout cas, que rien n’est fait, donc il faut respecter les électeurs, mais que toutes les conditions sont réunies pour gagner.

Roland SICARD

Merci.

Publié dans Campagne nationale

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